Conseils en général

Votre enfant souffre d’un trouble de l’humeur et, comme nous tous au départ, vous ne voyez que l’aspect « maladie psy » puis l’instant d’après, le doute et la peur vous envahissent vous faisant rejeter le diagnostic. C’est la phase de déni. Or il faut accepter ce diagnostic, oublier les préjugés sur les troubles mentaux. Certes les agissements de votre enfant sont rarement extrêmes et on arrive toujours à trouver une explication « logique » à ses agissements qui ne sont que très rarement hors de toute réalité. Mais les réactions de votre enfant sont disproportionnées par rapport aux événements. Ces réactions sont récurrentes. Le problème revient sans cesse.

En s’informant, vous aiderez votre enfant :

  • Meilleure compréhension de ce qu’il est, de ce qu’il ressent.
  • Meilleure évaluation des situations.
  • Meilleure adaptation de vos comportement face à lui.
  • Vous serez moins déstabilisé face à ses agissements.
  • Vous serez à même de le renseigner quand lui ne comprend pas.
  • Vous serez plus solide dans la prise de décision concernant sa thérapie.

Il vous faut acquérir une bonne connaissance de la maladie. Ce site est là pour cela mais vous trouverez également plein d’informations sur les sites que nous mettons en liens, dans des livres référencés dans nos espaces bibliographie.

Le but est d’obtenir une vision objective et pratique.

Vivre avec la cyclothymie, ce n’est pas neutre, ni pour lui, ni pour vous. Elle est omniprésente et il faut apprendre à la dompter pour la réduire à une place raisonnable.
Votre enfant n’est pas que cyclothymique, vous allez le découvrir.

Cette nouvelle relation doit prendre en compte :

  • Ses humeurs : on ne peut pas demander la même chose à un enfant déprimé, un enfant surexcité qu’à un enfant sans problème. Vous devez apprendre à vous adapter dans une certaine mesure à son état. Rien ne sert d’alimenter les crises et le mal-être.
    Il faut lui apprendre à les déceler et adapter votre comportement.
  • Ses failles psychologiques : activer sans le vouloir ces failles, c’est activer des mécanismes dysfonctionnels chez lui. Il faut donc apprendre à les contourner et il faut LUI apprendre à les contourner.

Et avec ces deux aspects, il faut l’éduquer, lui préparer le meilleur avenir possible.
Trouver la voie médiane entre parent-pote-aides-soignant et parent-rigide-protocolaire.

Et avec ces deux aspects, il faut retrouver l’apaisement entre vous et votre enfant.
Parce que pour beaucoup d’entre vous, votre relation actuelle ressemble plus à une guerre incessante ou à un laxisme résigné qu’à une relation normale.

Or la cyclothymie offre un potentiel fort à votre enfant :

  • Personnalité plus riche, sensibilité, émotivité, créativité,…
  • Intelligence souvent accrue, de base ou/et accentuée dans les phases hautes.
  • Une empathie forte pour les autres,…

Ce serait dommage de ne pas en profiter, ce site est là pour vous y aider.

Très concrêtement quels sont les points essentiels pour l’aider :

Suivre la prise de médicament.

Vous devez vous assurer que votre enfant prend bien ses médicaments.
C’est important pour avoir une vision juste de son efficacité.
C’est important car votre enfant va avoir tendance à le zapper : Au mieux ça l’ennuis de prendre des médicaments tous les jours… Au pire, il associe médicament à « fou » et refuse qu’un comprimé le catalogue.
C’est important car le médicament va très vite agir pour gommer les pics des humeurs, et maintenir votre enfant dans une zone sécuritaire.

Quand il est en dehors de la maison, demandez à un adulte d’être vigilent.
Les oublis risquent de mettre plusieurs mois d’efforts par terre.

Suivre ses humeurs, et sa santé.

Notez ses humeurs quotidiennement au début :
Il est important d’avoir l’historique, le feedback pour que le médecin affine son traitement et la prise en charge. Notez les moments difficiles dans sa vie. Notez les effets de bords : comorbidité qui apparait, autres maladies (grippe…) Aidez votre enfant à correler ce qu’il lui arrive avec ses humeurs, cela fait parti de l’apprentissage.
Par la suite, noter uniquement les moments clés.

Soyez vigilent aux autres médicaments qui peuvent interférer avec sa bipolarité :
Notament les anti-dépresseurs, la Ritaline (médicament pour l’hyperactivité), mais aussi Milpertuis…
Faites attentions à la junkFood (fastfood, plats-preparés, chips, sucres….) qui ont tendance à activer l’hyperactivité.

Parlez aux enseignants :

Il est utile d’en parler, afin d’éviter au maximum les mauvaises interprétations.
Beaucoup vont nier la maladie. Ne soyez pas destabilisé, proposez des solutions :

  • Pas de bras de fer avec l’enfant,
  • Bienveillance et fermeté.
  • Demandez des adaptations salutaires comme la possibilité de sortir de la classe.
  • Soutien scolaire…
  • N’hésitez pas à leur demander LEUR solution.

Accompagnez les enseignants, eux aussi sont confrontés à la cyclothymie de votre enfant et vous savez bien comme cela peut-être perturbant.

N’hésitez pas à faire le point régulièrement.

Pour vous aider, Bicycle propose un dépliant spécial enseignants à remettre à l’école de votre enfant.

Maintenez la routine :

Les enfants cyclothymiques ont besoin de routine, cela les sécurise.

Cela permet caler les humeurs et d’éviter un déreglement supplémentaire.

Ado, on peut y mettre une flexibilité de quelques heures, mais veiller à rester dans un crénaux restreint. (Le sommeil : Pas après minuit, Pas après 11h.)

Prévenir à l’avance de ce qui va arriver.

Utilisez agendas, calendrier, post’it sur le frigo, SMS…
Prévénez-les, les imprévus sont générateurs de forts stress.

Ne négliger pas une thérapie pour vous et/ou une thérapie familiale :

Avoir un enfant cyclothymique génère bien souvent un sacré bazar dans la famille.
Celle-ci vie un stress permanent, tout le monde est mis à rude epreuve, tant et si bien que cela peut faire exploser la famille (divorce…)
Les autres enfants sont également en souffrance face à celui qui monopolise l’attention, les forces de ses parents.
Rééquilibrer les rapports entre les différents membres, apprendre à ne pas amplifier les problématiques… c’est salutaire et c’est ce que vous apportera une thérapie.

Soyez vigilent aux risques suicidaires

On a pas envie d’y penser, quoi de plus terrible de s’imaginer que votre enfant puisse attenter à ses jours. Pourtant c’est le risque majeur de la cyclothymie.

Sans paniquer, sans « psychoter », baliser le terrain peut s’avérer utile :

  • Numéros d’appels accessibles (voir fiche numéros d’urgence)
  • Parlez de cet aspect de la maladie avec lui :
    Quand son corps est UP, et que son humeur est Down = zone de danger.
  • Communiquer avec son enfant, c’est lui offrir la possibilité de se sentir en confiance et de venir vous parler en cas de besoin.
  • Surveillez les changements dans son attitudes, les nouveautés.

Pour l’instant, votre enfant offre une palette de comportements exécrables, des crises à répétitions, des oppositions dépassant l’entendement…. Et il vous faut bien y faire face :

Lors des phases d’excitations :
Le but est de ne pas alimenter l’excitation du cerveau qui « s’emballe ».
Or le risque est qu’il vous entraîne dans son tourbillon et que cela finisse par de la violence.

Ne vous laissez pas impressionner par son attitude « gorillesque » : n’oubliez pas, qu’à ce moment-là, vous êtes son phare dans la tempête : CALME, IMPERTURBABLE, EN DOUCEUR.

  • Ce n’est pas le moment d’éduquer.
  • Être calme : dans sa voix, dans son attitude.
  • Rester ferme avec une voie douce.
  • Pas de bras de fer.
  • Être capable de s’éloigner pour ne pas alimenter le UP.
  • NE JAMAIS DISCUTER… Jamais… tsssttt jamais!
  • Utilisez des phrases courtes et ancrées dans le réel.
  • Mais aussi, débranchez télé, ordi, baissez la lumière et les bruits.
  • Diminuez les activités et calmez ses envies de s’éparpiller : une chose à la fois et qui dure plus longtemps que 10 minutes… Sinon vous n’arriverez pas à suivre le rythme, et cela va alimenter son UP !
  • Et si vraiment il ne se calme pas du tout, allez hop, dehors : du sport ! Sans oublier de le surveiller du coin de l’œil, car il peut prendre des risques inconsidérés.

Lors des phases dépressives :
Le but, c’est de l’accompagner, de l’entourer et de vous assurer que les idées noires ne prennent pas le dessus.

  • Encouragez-le à patienter, ça ne dure jamais longtemps.
  • Ne partez pas dans des grands discours logiques, il n’y comprendra rien, son esprit est obscurci, ça risque de le mettre sur le « grill ».
  • Avec douceur, aidez-le à maintenir les activités indispensables : hygiène, devoirs scolaires.
  • Encouragez-le à participer à des moments agréables qui remonte l’humeur : bains douceurs, aller chez mamie, s’occuper d’un animal, vous aider à confectionner une tarte…
  • Ce n’est pas si grave s’il ne va pas à l’anniversaire de Paul, les activités excitantes, ce n’est peut-être pas une si bonne idée, la phase dépressive, c’est aussi pour récupérer des surchauffes de la phase UP.
  • Ne lui demandez pas l’impossible : la récitation à mémoriser, c’est voué à l’échec. Et l’échec, ça alimente la dépression en baissant l’estime de soi.
  • Proposez-lui des portes de sortie pour l’école, il ne doit pas se sentir « lâché », seul face à son problème : s’il ne se sent pas bien, il peut aller voir l’infirmière par exemple, ou vous appeler…

Comme le dit ARGOS2001 :  » […] Le pire serait d’être en permanence « sur son dos » pour le surprotéger, le tyranniser pour qu’il prenne bien ses médicaments et considérer que son moindre comportement est maladif. N’invoquez pas, au moindre différent avec vous, « ses nerfs » ou « son délire » pour avoir le dernier mot […] »

Et oui, si vous êtes également dans les excès, ça ne va pas être facile. L’exemple est le premier levier éducatif.

Si vous allez bien, votre enfant ira bien mieux. Il vous en faut de l’énergie alors M E N A G E Z – V O U S !
Vous n’êtes pas superman/wonderwoman… parce que tous ces conseils, c’est bien beau, mais cela vous paraît insurmontable et peu applicable.
Et puis zut, c’est de sa faute à cet enfant récalcitrant, il vous en fait voir de toutes les couleurs et en plus, il nous faudrait être parfait !

NE BAISSEZ PAS LES BRAS.

Nous tous à Bicycle, sommes passés par là, et ceux qui s’en sont sorti le mieux, ce sont les parents qui se sont fait aider psychologiquement.
C’est TRES important !

Le but de votre thérapie :

  • Ne pas alimenter les humeurs de votre enfant, cela demande de la ressource, ce n’est pas forcément inné.
  • Apprendre à lui parler efficacement.
  • Apprendre les comportements gagnants.
  • Apprendre à l’éduquer avec ses spécificités.
  • Retrouver confiance en soi.
  • Apprendre à gérer son stress.
  • Se débarrasser de ses peurs, qu’elles ne deviennent pas omniprésentes : cela vous rendant dysfonctionnel.

L’idéal, c’est la TCC, car il s’agit beaucoup d’adapter son comportement et de lutter contre le stress, le traumatisme, la peur des crises.

« La TCC, ça m’a redonné mon rôle de mère, j’en suis sortie avec des outils, pratiques et au combien utiles au quotidien. »Amélie

« Nous, on est toutes les deux cyclos avec ma fille alors on a défini des règles de conduite quand l’autre s’emballe » Delphine Dy

- En savoir plus -

VOTRE ENFANT A BESOIN DE VOUS :
Votre enfant est cyclothymique, mais il n’est pas que cela, bien d’autres choses le caractérisent. Ne laissez pas la cyclothymie cacher toutes ses qualités.
Ménagez-vous, faite le plein d’énergie et de positivisme dès que vous pouvez.
Ne vous inquiétez pas, on va bien arriver à bout de votre petit monstre, il le faut, pour lui et pour vous.
On est à vos cotés.

FACE A SES MAUX OFFREZ LUI LES MOTS :
Donner le vocabulaire aux enfants, leur permettre de mettre des mots sur leurs ressentis, leur problèmes:

  •  C’est réduire leur stress, car nommer permet d’apprehender, de comprendre et d’agir.
  •  C’est leur permettre d’élaborer des stratégies face a leurs problèmes identifiés et nommés.

Il parle beaucoup, vous lui dites : « Tais-toi ».
Il n’a pas la capacité de saisir la nuance entre le « Tais-toi, tu me derranges », ou « Tais-toi tu es en pleine logorrhée, il faut stopper ce up ».
Expliquez lui le terme de logorrhée, et dites lui dorénavant:  » Stoppons cette conversation qui vire en logorrhée. »
oui, oui, essayez, vous serez surpris!

 

 – BIBLIOGRAPHIE –

« Cyclothymie, Troubles des enfants et des adolescents au quotidien« 
Dr E Hantouche et B Houyvet- J Lyon 2007

« Guide de survie pour les parents débordés »
Dr Frederic Kochman – ed Archipel

« Le Taptap de maman »
de Delphine DY – Ebook a commander sur le site : www.delphinedy.fr

Sources :

  • www.ctah.eu – publications de Caline majdalani
  • GUERIR – Le stress, l’anxiété et la dépression sans médicaments ni psychanalyse. David Servan-Schreiber – Ed Pocket
  • PARENTS EFFICACES – Dr Thomas Gordon – Ed MARABOUT ou Ed Pocket.
  • « Les Thérapies Comportementales et Cognitives pour les nuls »- ROB Willson et Rhena Branch 
    Ed First Editions
  • Le management des situations de crises – Laurent Combalbert – Broché 2005.
  • La cause des enfants – Françoise Dolto – Ed Pocket
  • Enfants rois, parents martyrs – Hugodot, Florence Et Philippe – Ed « En direct »LIENS