Encourager, Réassurer

La réassurance :

L’enfant cyclothymique a besoin de réassurance quasi permanente, ne pas répondre à ses demandes en la matière, c’est lui dire « Je ne t’aime pas », « tu es nul ».

La réassurance, c’est conforter son enfant dans le positif par la répétition.
C’est une manière d’encourager les actes positifs et de renforcer l’estime de soi. C’est l’outil indispensable pour préserver la confiance en soi de son enfant cyclothymique.

  • Il est anxieux, et cela permet de calmer le stress inhérent à l’anxiété.
  • Il est variable du fait de ses humeurs. Il a du mal à évaluer les émotions, les siennes et celles des autres
  • Ils ne sont pas surs d’eux : « suis-je super-génial ou complètement nul? « . La réassurance permet de remettre le curseur au bon endroit et casser la vision Blanc/Noir qu’ils ont des choses.
  • Le rapport parent/enfant est souvent difficile. La cyclothymie oblige les parents à recadrer sans cesse et donc mettre le doigt sur ce qui ne va pas plus que pour un enfant classique. Le résultat est que l’enfant entend plus de reproches que d’encouragements. En contrepartie, les parents fatigués diminuent les moments de partage et de plaisir. La réassurance va permettre de réequilibrer un peu les choses.
  • Ils ont une peur de l’abandon que ce soit réel ou imaginé : ce qui veut dire qu’ils ont vite fait d’amalgamer les reproches en « je ne suis pas bien, donc tu vas m’abandonner, me rejeter ».
    Ils ont donc besoin plus que d’autres d’être rassurés.
  • Leur énergie est variable. Toute contrainte, aussi minime soit-elle est un effort important pour lui. Il a donc besoin de beaucoup d’encouragements.

L’enjeu est qu’il garde sa confiance en lui pour bien grandir et devenir autonome.

L’enfant cyclothymique a une terrible mémoire. Et cette mémoire se rappelle particulièrement à lui lorsqu’il est down et qu’il voit tout en noir. Là, il se souvient de votre réaction face à sa girafe lorsqu’il était up et face à son éléphant (beaucoup moins réussi) lorsqu’il était bien. Et la machine se met en marche : pourquoi, pourquoi, pourquoi, pourtant, pourtant, pourtant. La conclusion est inévitable : « il n’est pas sincère ». Et voilà votre crédibilité déchue.

  • Valoriser le, encouragez-le… sur ses actions, sur ce qui est concrêt.
  • Encourager les initiatives, bornez-vous à sécuriser son « entreprise ».
  • Acceptez les échecs, il n’est pas parfait et va apprendre de ses erreurs.
  • Sécurisez-le en l’aidant à dépasser ses peurs.
  • Parlez-lui de ses qualités qui sont des appuis sur lesquelles compter.
  • Ne le comparez pas, ni le dévalorisez.
  • Pas de rapport de force, Utilisez le dialogue et maintenez une bonne communication.
  • Lui dire qu’on l’aime… lui redire… lui redire…lui reredire…. et encore, encore… Très régulièrement.
    Une fois par jour, c’est important, même s’ils grognent et font mine d’être blasés, ne vous y trompez pas, ils en ont besoin.
  • Le complimenter sur ces points forts, ses succès… encore, encore… régulièrement.
    Même si c’est pour un acte minime.
    Exemple : il a accepté de desservir son verre… Bravooo, merci, cela m’aide bien….
    Cela permet d’encourager les actes positifs. Observez les grands-parents, ils font ça très bien.
  • QUAND ON DOIT SE FACHER : rappeler en même temps les cotés positifs de l’enfant.
  • QUAND IL EST UP : Dire que c’est le UP qui est casse pied, et non lui. Dire qu’on doit le stopper, même si l’on sait que c’est particulièrement difficile à cet instant.
  • Faire très attention à la croyance que l’amour est cautionné : « je me fâche = je ne t’aime plus » Il peut-être utile d’en parler régulièrement avec l’enfant, de lui rappeler que votre amour est inconditionnel et que l’éducation c’est pour faire grandir et non pour remettre en cause l’amour.
  • Faire très attention aux pensées absolues : Je me fâche = je te reproche tout ce que tu es ‘entièrement-complètement’ De la même manière, il peut-être utile de le lui rappeler régulièrement.
Attention à ses capacités, évitez de le mettre en situation d’échec.

On ne peut lui demander d’être concentré en up par exemple. Car cela revient à le mettre en situation d’échec, il y sera particulièrement sensible.

Soyez créatifs

Il y a mille manières de dire à son enfant qu’on l’aime, sans que ce soit répétitif, une petite phrase, un petit geste… Ne vous fiez pas au « il le sait que je l’aime plus que tout »… non votre enfant cyclothymique en doute très régulièrement: Il faut donc en faire la pub !

Pourquoi ne pas tenir un carnet des qualités et actes positifs?

Adapter la réassurance en fonction des humeurs

En up, l’enfant vient d’abord partager sa joie d’avoir réussi. Il attend de vous que vous soyez heureux avec lui. Il faut donc lui sourire en tout premier lieu.
Mais attention danger : si votre plaisir répond à son attente, il est aussi un accélérateur d’humeur.
Il s’agit donc de lui sourire, de lui parler mais plutôt avec bienveillance et beaucoup de calme.

Soyez ouvert à lui mais restez dans une attitude douce et prévenante, économe en geste.

Côté parole, il en va de même, une seule exclamation suffit. Ensuite vous pouvez revenir à des paroles douces, posées sur un ton joyeux mais à peine, c’est la bienveillance qui doit primer pour que l’enfant n’accentue pas son UP. De toute façon quoi que vous disiez tout sera exagéré dans la perception de l’enfant.
Que lui dire ?

Cela se passe en deux phases :

  • J’aime ta production/tes efforts
  • Je te témoigne de l’intérêt mais je ne parle plus de toi

Etape 1 : je félicite
Si vous aimez ce qu’il vous montre, dites-le une fois avec un plaisir naturel et lorsqu’il en redemande, passez à la bienveillance, parlez-lui de l’effort qu’il a fourni, de la technique…

Si vous n’aimez pas, il faut trouver quelque chose à féliciter c’est obligatoire.
Recherchez cela dans l’effort qu’il a dû produire pour arriver au résultat, dans une performance technique inhabituelle pour lui, dans un détail.
Si, en réalité objective il n’y a rien à apprécier, parlez de ce que vous préférez : « J’aime bien ce dessin, mais je préferais celui d’hier, celui-là me parle moins »

Préférer, l’enfant cyclothymique, à froid, comprend cette nuance. Cela vous dégagera de tout mensonge à ses yeux, mensonge qu’il vous reprocherait. A chaud, dans son excitation, il ne fera pas vraiment la différence.

Etape 2 : je m’intéresse à toi mais autrement
Si l’enfant en redemande ( parfois en cascade ) malgré l’étape 1 :

  • Essayez de détourner son attention :
    Proposez-lui de vous montrer sa nouvelle pirouette (un truc sportif… ;- ) )Le truc de Delphine : Parlez de ce qui n’est pas lui : ouvrez le sujet ouvrez sur la technique, le thème, sur des gens célèbres (attention à ce que l’enfant ne puisse pas s’identifier à eux toutefois). En ouvrant le sujet, vous détournez l’enfant de sa sollicitation première, l’encouragement, qui pourrait faire monter son humeur trop haut.
    Vous le détournez de sa toute-puissance en lui montrant gentiment que s’il a fait une belle chose, il n’a pas couvert le sujet.
    Vous lui montrez de l’intérêt puisque vous parlez de ce qu’il a fait sans pour autant répondre à son égo surdéveloppé en ces moments-là.
  • Montrez de l’intérêt à l’enfant (je t’aime, j’apprécie ce que tu fais) tout en ne parlant de ce qu’il fait mais pas de lui.Le truc de Delphine : Monopolisez la parole : faites des phrases longues. Vous empêchez ainsi l’enfant de solliciter un nouvel encouragement, vous l’obligez à écouter. Lorsqu’il en aura assez, il partira. (Mais vous pouvez arrêtez avant)
  • Fuyez les superlatifs et les mots qui leur ressemblent : L’enfant est déjà le « roi » dans sa tête, n’en rajoutez pas L’enfant multiplie par 10 le pouvoir de chacun des mots que vous utilisez, son décodeur mettra lui-même les superlatifs.
  • Attention, parfois il peut interpréter tout de travers : S’il n’a pas compris que vous avez apprécié tout ou partie de son travail ou de ses efforts, tout ce que vous allez dire sera compris dans le sens inverse. Dans ce cas mieux vaut ne pas insister et y revenir plus tard.
  • Le truc d’Amélie : Je diffère : « Ah tu as encore fait une merveille, je vais regarder ça, mais là j’ai pas le temps… pose moi ton dessin près de mon sac, comme ça je n’oublierais pas de le regarder tout à l’heure quand je serais plus dispo…. au pire demain en le numérisant au bureau! « Et je n’oublie surtout pas de revenir par temps calme lui parler de sa géniale production ou de toute autre prouesse à admirer !Pour que ça marche : j’ai souvent dit avant qu’il fallait que je sois dispo pour bien apprécier ses oeuvres…

Pourquoi ?
Pour détourner l’attention de ce que l’enfant considère comme une victoire. S’il reste sur cette victoire, il aura du mal à redescendre de son up.

Plus votre réponse (passée la première félicitation naturelle) est posée, précise voire technique, plus l’enfant retrouve son calme. Vous aurez peut-être l’impression de lui gâcher son plaisir, c’est un peu vrai mais vous lui préservez le reste de sa journée et peut-être celle de toute la classe, çà c’est vrai aussi.

Rappel : un up trop haut est aussi mauvais pour l’enfant qu’une dépression.

L’enfant en down ne vient jamais chercher d’encouragements dans cette situation à la maison
I se replie sur lui-même, et ne demande donc rien! Il ne trouve aucun intérêt à ce qu’il doit faire.

A l’école, il se peut qu’il s’y sente obligé parce que les autres le font. Une autre possibilité est qu’il a besoin d’être rassuré et que c’est la seule manière qu’il trouve pour y arriver de manière discrète.

Cet enfant a d’abord besoin d’estime et de soutien. Une parole sur sa création suffit, l’enthousiasme n’est pas forcément le bienvenu car l’enfant n’est pas sur cette longueur d’onde là, ce n’est pas ce qu’il vient chercher, le juste suffisant de gaieté pour rester homogène dans vos attitudes sera parfait, parlez-lui de lui ensuite, c’est ça qu’il vient chercher. Juste une petite chose qui lui montre que vous avez de l’estime pour lui, que vous avez confiance en lui, cela lui redonnera le sourire.

Bien penser à lui rappeler que même Madame Michu apprécie telle ou telle chose chez l’enfant…
Ou transmettre les félicitations de untel…

Le truc d’Amélie : Quand on me fait des compliments sur mon enfant, je les garde pour moi afin de les lui ressortir à ces moments là! Si j’en ai pas des frais, je lui rappelle les plus anciens.

EN SAVOIR PLUS ?

La réassurance c’est une demande pour préserver l’estime de soi

Pour l’enfant cyclothymique tout est sincérité. Pour lui, on dit ce qu’on pense et c’est tout. Il ne voit pas les gens comme un tout qui serait blanc ou noir mais comme une somme de critères. Alors peu importe qu’un facteur de la somme ne soit pas au top tant qu’il y en a qui le sont.
Attention : cette réflexion marche pour les autres, mais pas pour lui, lui doit n’avoir que des facteurs au top.

Mon enfant s’oppose
Gisèle George – Ed odile Jacob

La confiance en soi de votre enfant
Gisèle George – ed Odile Jacob

L’estime de soi chez l’enfant
de France Frascarolo-Moutinot-Ed Nathan
http://www.eyrolles.com/Loisirs/Livre/l-estime-de-soi-chez-l-enfant-9782092782934

Psychologie des émotions – Confrontation et évitement
Olivier Luminet – ed de Boeck

LIENS :

CTAH : L’estime de soi chez les enfants

SITE « POUR LES ENFANTS » : 9 conseils pour donner confiance à votre enfant

PSYCHOLOGIE.COM : 5 clés pour donner confiance à son enfant

Sources :

  • www.ctah.eu – publications de Caline majdalani
  • Mon enfant s’oppose – Gisèle George – Ed odile Jacob
  • La confiance en soi de votre enfant – Gisèle George – ed Odile Jacob
  • Les enfants de l’autonomie – Jean-Jacques Crèvecoeur – Ed Jouvence Editions.
  • La cause des enfants – Françoise Dolto – ed-Robert Laffont
  • Parents efficaces – Dr Thomas Gordon – Ed Marabout