Adapter l'éducation à l'école

Téo, cyclothymique de 14 ans, est élève en seconde. Il a toujours été un brillant élève jusqu’à cette année ou malgré une nette amélioration de son comportement, ses résultats scolaires ont chutés.

L’équipe enseignante connaît la pathologie de Téo, celui-ci a été mis dans ce collège par la MDPH et bénéficie d’un PAI.
Téo pour la première fois doit affronter sa scolarité sans bénéficier du boostage de son cerveau en UP.
Les résultats en patissent fortement.

Pour tenter de le faire réagir, le conseil de classe décide à noël de préconiser un redoublement.
Le conseil de classe espère que cela va rebooster Téo.

Téo se désinvesti complètement puisque pour lui « c’est foutu » : absences, retards, « je m’en foutisme », aucun devoir rendu.

Les professeurs tentent de minimiser, de proposer des solutions pour qu’il montre ses capacités : « Si les 2 prochains devoirs tu as de bons résultats on te fait passer. »

Les devoirs avec un enjeu sont sources de pression pour Téo qui n’obtient pas de bons résultats.

La situation est dans une impasse.

1. Les professeurs utilisent la menace du baton :

Le conseil de classe a cru bien faire en utilisant une méthode qui porte souvent ses fruits sur des élèves classiques.

Pour un enfant cyclothymique cela revient à utiliser la menace.
Cela le rend dysfonctionnel, excessif : son cerveau est bloqué par le stress et l’émotion
Il se met à raisonner en Blanc/Noir, sans nuance.

C’est biologique, il sera dès lors impossible de raisonner l’enfant. Pour lui c’est donc foutu.

=> le résultat obtenu est l’inverse de ce qui était souhaité.

2. Les professeurs utilisent l’enjeu

Comprenant l’impasse, les professeurs tentent de renverser la tendance en proposant un enjeu, un but.
Sur un élève normal, l’enjeu/le challenge fonctionne en général très bien.

Pour un cyclothymique, un enjeu le stresse et a toutes les chances de le rendre dysfonctionnel.
Rappelons également que cet enjeu arrive après un épisode négatif, avec comme conséquence une baisse de l’humeur.

Il doute de lui, son estime de lui est en baisse, il a peur d’échouer, et cette peur est envahissante.
De plus :
1. La dépression entrave sa mémoire.
2. La peur d’échouer bloque le cerveau.

Biologiquement il a été mis hors jeu. Cela revient à demander de courir le 100m à quelqu’un qui a une jambe cassée.

=> Le résultat obtenu est une agravation de la situation.

Par cet exemple (vécu) il est démontré que l’utilisation de la pression qu’elle soit négative (la menace du redoublement) ou positive (la possible obtention d’un passage) ne fonctionne absolument pas chez un élève cyclothymique et avouez-le fonctionne dans à peine 50% des cas pour un élève classique.

En éducation, il est préconisé d’utiliser « le renforcement positif ».

– Ne rien dire quand ce n’est pas bien.
S’il est triste, l’encourager : je suis sur que tu vas y arriver la prochaine fois, ce n’était pas ton jour.

– Féliciter chaleureusement quand c’est bien.
Dire que vous êtes fier de lui.

– Si il a du mal, proposer de l’aider.
Comment puis-je t’aider, s’il n’a pas d’idée proposez vos solutions.

– EN SAVOIR PLUS –

PDF : Le renforcement positif dans la classe PDF : Renforcer le comportement positif dans les écoles albertaines – une méthode appliquée à l’échelle de l’école

– BIBLIOGRAPHIE –

« Trouble de l’humeur et trouble d’apprentissage à l’école primaire » Quels liens et quelles conséquences sur la scolarité de l’enfant Daniela Pacifico Editions universitaires europeennes (29-11-2010) « Le chuchotement de Galilée » Permettre aux jeunes difficiles de réussir à l’école Egide Royer, Ph D. – Ed CORP. ECOLE & COMPORTEMENT (Bicycle ne l’a pas lu)